À la rentrée scolaire 2026, un nouveau mode de gestion du remplacement des enseignants va voir le jour dans notre département. Si l’objectif affiché est d’améliorer l’efficacité des remplacements, nous savons que ce type de réforme, déjà mis en œuvre ailleurs, peut avoir des effets délétères pour les personnels. Le SE-Unsa 13 sera au rendez-vous pour représenter, défendre et faire entendre la voix des enseignants remplaçants.

 

Une réforme nationale… sans moyens supplémentaires

Le remplacement est un sujet sensible : trop d’absences non remplacées, trop d’élèves sans enseignant. Le Ministère a donc décidé d’agir. Mais au lieu d’investir dans de nouveaux postes de remplaçants, il choisit de « mieux gérer » l’existant.

Autrement dit : faire plus avec autant. Et pour cela, il s’appuie sur des indicateurs « d’efficacité » et des « taux de remplacements » pour orienter sa politique. Dans ce cadre, la DSDEN 13 lance la refonte de la gestion du remplacement à partir de septembre 2025 pour une mise en œuvre à la rentrée scolaire 2026.

Ce que nous retenons : plus de remplacements exige plus de remplaçants. À titre d’exemple, le taux de remplacement s’est amélioré dans les Bouches-du-Rhône en 2023-2024, en parallèle du recrutement de 128 contractuels supplémentaires. Preuve, s’il en fallait, qu’un meilleur taux passe d’abord par plus de ressources humaines.

 

Ce que prévoit la DSDEN 13

La DSDEN s’inscrit dans la refonte qui s’impose à tous les départements, mais affirme vouloir limiter les bouleversements. Plusieurs chantiers sont ouverts, sachant que, pour le moment, la DSDEN est à l’étape de la réflexion et que rien n’est acté :

  • Le zonage : le ministère donne le choix aux départements d’organiser leur département en une seule Zone de Remplacement Départementale (ZRD) ou 4 Zones de Remplacement Infra-départementales (ZRI) maximum. Le Dasen du 13 semble avoir choisi d’utiliser les 4 zones.
  • La gestion quotidienne des remplaçants : comme pour le zonage, le choix est donné aux départements entre une gestion départementale centralisée en DSDEN, ou une gestion hybride, combinant une gestion de proximité et une gestion départementale. Le Dasen s’orienterait vers la gestion hybride.
  • L’outil numérique Aria+ : pas encore communiqué aux services de la DSDEN 13. Le futur outil devrait permettre aux remplaçants de formuler des préférences selon leur profil (maternelle, élémentaire, etc…).

La DSDEN va procéder à une phase d’élaboration en 2025-2026, pour une mise en œuvre complète à la rentrée 2026.

 

Ce que l’on observe ailleurs : des écueils à éviter

D’autres départements ont déjà testé cette réorganisation. Les retours que nous avons collectés alertent sur plusieurs dérives :

  • Déshumanisation de la gestion quand elle se fait uniquement en DSDEN : éloignement des agents de gestion, méconnaissance du terrain, communications par mails impersonnels.
  • Outils numériques inadaptés : instabilité des applications, manque de fiabilité, faible ergonomie.
  • Dégradations du lien de proximité : perte de proximité, allongement des délais de traitement.
  • Moins de marge pour les circonscriptions : les ajustements au plus près des réalités des écoles deviennent difficiles à faire avec des gestionnaires éloignés.
  • Trajets plus longs : la gestion centralisée d’une seule brigade départementale peut entraîner des remplacements éloignées et mal adaptées.

 

Le SE-Unsa revendique

Le SE-Unsa 13 portera avec force les exigences suivantes :

  1. Maintien d’un pilotage de proximité : les brigades de circonscription doivent être préservées pour garantir un lien humain et une connaissance fine du terrain.
  2. Refus d’une gestion entièrement centralisée : une coordination avec la DSDEN est possible, mais elle ne doit pas effacer la souplesse locale.
  3. Respect des conditions de travail des remplaçants : pas de trajets déraisonnables, prise en compte des préférences pédagogiques, interlocuteurs identifiés et disponibles.
  4. Pas d’outil numérique imposé et défaillant : tout logiciel doit être évalué avec les équipes, accompagné d’une formation et d’un soutien technique.
  5. Des moyens humains suffisants : une gestion efficace des remplacements nécessite des agents formés, disponibles et en nombre suffisant.
  6. Reconnaissance et droits des remplaçants garantis : transparence des affectations, continuité du versement des ISSR.

 

Nos points de vigilance

Le SE-Unsa 13 sera particulièrement attentif à :

  • La situation des remplaçants brigades REP+ qui devront continuer à pouvoir mener leur missions dans les mêmes conditions qu’actuellement.
  • Les critères de remplacement
  • Les distances kilométriques
  • Les mesures RH au moment du mouvement 2026. Devenir remplaçant rattaché à la brigade départementale n’est pas un petit changement. Les enseignants devront bénéficier de mesures spécifiques au moment du mouvement.
  • La qualité du lien entre les remplaçants et leurs gestionnaires (secrétaire de circonscription)

 

L’engagement du SE-Unsa

Nous sommes en phase de concertation, et trois réunions de travail sont prévues l’an prochain. Le SE-Unsa 13 y portera une voix constructive et déterminée. Nous refuserons les réformes technocratiques déconnectées du réel. Nous défendrons un service public d’Éducation de qualité, respectueux des personnels et des élèves.

Les enseignants remplaçants ont un rôle essentiel dans le fonctionnement de nos écoles. Le SE-Unsa 13 sera pleinement mobilisé pour qu’ils soient écoutés, respectés et soutenus.


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