Les nouvelles modalités d’attribution du DNB sont mises en œuvre pour la session 2026 de l’examen. Au programme : affaiblissement du socle commun et priorité donnée à la note, pour un diplôme qui perd son sens.
Nouvelles modalités d’attribution du DNB : la note, rien que la note
À compter de la session de juin 2026, le DNB entame sa mue. Le contrôle continu et les notes des épreuves générales faisaient jusqu’à présent jeu égal dans l’attribution du diplôme, comptant chacun pour moitié de la note finale. L’arrêté modifié établit que le contrôle continu ne sera désormais pris en compte que pour 40 % de la note finale, contre 60 % pour la moyenne des notes obtenues aux épreuves terminales.
Mais le contrôle continu ne se contente pas de reculer : il est profondément transformé. Ainsi, il ne mesure plus la maîtrise des compétences du socle commun. Est prise en compte la moyenne des moyennes annuelles de l’ensemble des enseignements obligatoires de 3e.
Socle commun : stop ou encore ?
Est-ce la mort du socle commun ? Non, répond le ministère, puisque la « moyenne des moyennes » du contrôle continu, ainsi que la moyenne des notes obtenues aux épreuves terminales de l’examen du brevet, sont attribuées en référence au socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Aux équipes pédagogiques de se débrouiller avec ça…
Concrètement, les compétences du socle continuent d’être évaluées, mais la note devient obligatoire en 3e puisque le nouveau contrôle continu repose exclusivement sur elle. Les enseignants devront donc se livrer à une double correction, le socle demeurant obligatoire.
L’avis du SE-Unsa
Le SE-Unsa déplore ce DNB issu d’un Choc des savoirs moribond qui, fort heureusement, ne va pas au bout de sa logique : rappelons que l’obtention du diplôme devait devenir obligatoire pour le passage en seconde dès la session 2027. Avoir échappé au « DNB couperet » est une bien maigre consolation : avec ces nouvelles modalités d’attribution du diplôme, le ministère affaiblit le socle commun, à défaut de l’enterrer.
Pour le SE-Unsa, c’est un nouvel aveu d’impuissance et d’hypocrisie du ministère. Avec une évaluation des compétences qui reste obligatoire mais qui n’entrera pas en ligne de compte pour le DNB, la charge de travail des enseignants ne sera pas allégée, bien au contraire. Quant à la finalité pédagogique de ces nouvelles mesures, elle reste à déterminer : une « moyenne des moyennes » ne révèlera jamais le véritable niveau des élèves, d’autant que le jeu des coefficients et de l’alignement des notes sur 20 ne donnera pas la même valeur à toutes les disciplines. La maîtrise des compétences du socle commun – qui a été pensé pour valoriser les parcours individuels et les enseignements – c’est uniquement sur cela que doit reposer l’attribution du DNB en fin de collège, non sur des chiffres vides de sens. Ainsi, en étant moins accessible pour les élèves à besoins éducatifs particuliers, ce nouveau DNB sélectionnera davantage les élèves.