Le compte-rendu, les chiffres...

– Dans sa déclaration préalable, l’Unsa-Education a rappelé le manque important de personnels dans les écoles du département…
Nous avons ensuite détaillé les conséquences du manque de postes, bien visibles dans les documents de la Dsden.
Les autres syndicats et les parents d’élèves ont aussi rappelé les mauvaises conditions de rentrée pour les écoles de notre département, notamment sur les moyens manquants de « l’inclusion »…

– Le Dasen a répété qu’il fait « avec les moyens donnés » et qu’il demande lui aussi, régulièrement, des moyens…

– Le manque d’enseignants est aussi mesurable par le recrutement de toute la liste complémentaire du CRPE (20) dès septembre et, depuis,  par l’embauche de contractuels/enseignants… bientôt 100 sur le département !

Le bilan chiffré de la rentrée 2025…


– Sur les « seuils » du 31
(jusqu’à 24 en GS/CP/CE1 et jusqu’à 28 pour les autres niveaux) ?
Il y a 14 écoles (qui n’ont pas eu d’ouverture de classe) qui dépassent ces seuils (Bien sur, nous avons répété que ces « seuils » bien trop élevés…).
En même temps, le Dasen avait décidé – en septembre – de nouvelles fermetures de classe (pratique abandonnée depuis des années)…

– Les classes à plus de 28 élèves ?
La Dsden a compté 67 classes qui accueillent 29 élèves ou plus.
La Dsden compte aussi 3379 classes (66 %) qui ont moins de 24 élèves.

– Les classes de GS-CP-CE1 à plus de 24 élèves ?
Sur 1 455 classes concernées, 220 dépassent 24 élèves dès la rentrée.

– En dehors des REP, la moyenne d’élèves par classe (tous niveaux confondus) est de 23,54. Pour obtenir la moyenne académique (de 21,5) ; il faudrait ouvrir 439 classes dans notre département !

– Les classes dédoublées (en REP) en GS, CP et CE1 sont 262 sur les 60 écoles de REP.

– Les élèves de moins de 3 ans (TPS) sont 237 inscrits à l’école. Cela représente 1,7 % des enfants de l’année, et ils sont presque tous en REP.

Pour la rentrée 2026….


Le Dasen ne sait pas quelle sera la dotation
en poste pour la Haute-Garonne. Elle sera définie à partir du budget (quand il sera adopté à l’assemblée nationale, « normalement » en décembre), le ministère répartira ensuite entre académies (début janvier) qui répartiront entre départements.

Que la dotation pour la rentrée 2026 soit nulle ou négative, nous savons déjà qu’il n’y aura pas d’amélioration de notre situation : il y aura plus de fermetures de classes que d’ouvertures. Il faudrait aussi améliorer le remplacement, la formation, l’école inclusive… et avec le budget en préparation, peu de choses seront possible en Haute-Garonne…

la déclaration de l'Unsa

Monsieur le Dasen, Monsieur le préfet, Mesdames, messieurs les membres du CDEN,

Face à la réalité d’un système éducatif en souffrance, l’institution Education Nationale, a trouvé ses nouveaux slogans qui commencent généralement par « la baisse démographique … ». Ce leitmotiv permet désormais de justifier aussi bien les suppressions de postes, que la baisse des moyens ou toute autre coupe budgétaire. Certes, l’aubaine est belle pour la communication ministérielle ; mais pour la réalité des écoles de la Haute-Garonne, la poudre aux yeux ne suffira pas à changer notre position de « mauvais élève » du taux d’encadrement. Nous restons hélas, parmi les derniers au niveau national.

Quelques remarques sur notre bilan local :
– La baisse démographique ne représente en moyenne que 2.5 élèves/école.
– Le taux d’encadrement moyen de 22,86 en Haute – Garonne reste loin de la moyenne académique de 21,5 et encore davantage de la communication ministérielle actuelle qui annonce une future moyenne à 21 élèves par classe.

Sans compter que si nous enlevons les écoles de l’éducation prioritaire qui bénéficient à très juste titre des classes dédoublées, nous nous en écartons et nous montons à un taux d’encadrement de plus 23.5 élèves par classe.

Il nous faudrait a minima plus de 500 postes pour être à l’équilibre académique, et 300 postes de plus pour avoir RASED, ERSH, ERVS, remplaçant·es, CPC pour fonctionner correctement. La faute au manque de postes issus de la dotation académique et ministérielle.

– Nous remarquons aussi que 220 classes de GS/CP/CE1 sont au-dessus des 24 élèves par classe, encore une fois faute de postes.

– L’accueil des TPS est lui aussi sacrifié : pourtant, accueillir nos élèves les plus fragiles, dès 2 ans, permet d’éviter retard scolaire et redoublement. Cela interroge profondément sur l’équité de traitement des enfants de la République, toujours faute de postes.

L’augmentation constante des faits établissement dans nos écoles, (+354 pour cette année scolaire), traduit d’un climat scolaire préoccupant et qui ne saurait se résoudre avec un ½ poste CT EVS. Le monde change, la société souffre, l’Ecole est un réceptacle. Elle doit avoir les moyens d’accueillir ces profonds changements sociétaux.

Au sujet du bilan sur les services civiques (p.40), que dire à part « profitons-en » ; car sans vouloir totalement divulgâcher : cette page disparaîtra pour cette même instance l’année prochaine. Les services civiques ayant été balayé·es pendant l’été, faute de budget par notre ex-ex-gouvernement.

La crise du remplacement, que l’on connait dans ce département avec son apogée à 323 classes/jour non remplacées pendant l’hiver dernier, ne sera pas résorbée avec les 60 créations, là encore nous ne disposons pas de suffisamment de postes.

Et que doit-on dire de l’école inclusive, qui manque cruellement de personnels et de considération, au point de n’être elle aussi, qu’un slogan ? Faute de postes, de moyens, de budget, vous pouvez tout utiliser. D’ailleurs à ce sujet, nous remercions l’action des parents d’élèves de la FCPE qui permet de visibiliser ce matin dans les écoles et les établissements le manque d’AESH chronique.

Et que dire de l’épisode inédit de rentrée : celui où vous avez décidé de fermer des classes en septembre. Comment peut-on désorganiser l’Ecole, ses élèves et ses enseignant·es à ce point ? Comment peut-on mépriser la construction d’un accueil, l’organisation de toute une équipe, tout le travail estival des enseignant·es à ce point ? Comment peut-on à ce point déshumaniser les élèves et leurs parents qui subissent des économies budgétaires délétères ?

Au risque de nous répéter, nous, personnel·les qui tenons à bout de bras l’école de la République, nous sommes épuisé·es par nos conditions de travail. Les choix politiques opérés depuis des années fragilisent nos missions et déstabilisent nos métiers, sapant le sens même du service public d’éducation, pour lequel nous nous sommes engagé·es.

La « baisse démographique » ne doit pas cacher le vrai slogan : « faute de poste, de budget, de moyen ». La baisse démographique doit être l’opportunité pour améliorer les conditions d’apprentissages des élèves et les conditions de travail des personnel·les.

Monsieur le Dasen, vous vous êtes engagé, en arrivant ici, à construire un cap au service de la Haute-Garonne, de ses personnels, de ses élèves et de ses usagers. Sans un changement profond de cap nous continuerons à nous épuiser, perdre confiance et nous sentir abandonné·es.

L’UNSA Éducation vous le dit clairement : il est temps d’entendre la colère, l’exaspération et la lassitude du terrain. Il est temps de sortir des effets de communication sur la « baisse démographique » pour construire, enfin, une politique éducative publique à la hauteur des valeurs de la République qui nécessite des postes, du budget et des agent·es du service public mieux considéré·es.


Partager

Bonjour et bienvenue au SE-UNSA !

Veuillez saisir le code postal de votre lieu d'exercice afin que nous puissions personnaliser votre expérience.