Dans le cadre de sa fédération UNSA Éducation, le SE UNSA a siégé au Comité Social d’Administration au rectorat ce lundi 17 novembre.
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Magali Leclaire, Sébastien Daniel, Magali Gomard, Nathalie Gérard et Catherine Renard
Déclaration de l’UNSA Éducation au CSA du 17 novembre 2025
À deux mois et demi de la rentrée scolaire, l’UNSA Éducation souhaite rappeler une réalité que nous constatons partout dans les écoles, les établissements et les services de l’académie : nos collègues sont déjà profondément fatigués, parfois même épuisés.
Cette situation n’a rien d’inéluctable. Elle ne relève ni d’un hasard ni d’un mal mystérieux : elle résulte directement d’une charge de travail toujours plus lourde, malgré nos alertes répétées et malgré les engagements tout aussi répétés de « vigilance ». Les missions s’étendent, les exigences s’accroissent, mais les moyens, eux, ne suivent pas.
À cela s’ajoute l’incapacité – ou l’absence de volonté – du ministère d’écouter réellement ses personnels. Le décalage constant entre les discours officiels et la réalité du terrain alimente une perte de confiance profonde entre agents et hiérarchie. Cette perte dépasse aujourd’hui notre seul ministère et touche la parole même de l’État.
L’exemple récent de la PSC Santé obligatoire en est une illustration frappante. Alors que des accords avaient été signés et que les administrations s’organisaient, le ministère de l’Enseignement supérieur a brutalement changé de position, cherchant désormais à transférer la charge financière sur les Universités, avec un impact direct sur notre ministère. À quoi sert la signature de l’État si elle peut être remise en cause du jour au lendemain ? Cette instabilité fragilise l’ensemble du service public, une instabilité d’autant plus préoccupante qu’elle s’est exercée une fois encore de manière unilatérale, sans en informer les représentants des personnels de la CPPS. Ni paritarisme, ni suivi, ni pilotage : chaque ministère semble libre d’appliquer ou non les règles et engagements pourtant signés.
L’aide administrative des directrices et directeurs d’école illustre tout autant ces revirements permanents.
En 2013, à la suite d’une longue grève administrative, un accord signé par le Se-Unsa avec le ministre Peillon garantissait cet appui indispensable, décliné par la présence d’EVS administratifs. Ceux-ci coexistaient avec les EVS chargés de l’accompagnement des élèves en situation de handicap, avant que leurs missions ne se mélangent progressivement. En 2017, les EVS administratifs sont supprimés et remplacés par les volontaires en service civique, qui ont joué un rôle essentiel pour alléger les tâches chronophages des directions. Aujourd’hui, ces services civiques disparaissent presque totalement, laissant à nouveau les directrices et directeurs seuls face à une accumulation de tâches toujours plus lourdes. Voilà encore un désengagement de l’État au détriment direct des personnels, des familles et des enfants.
Par ailleurs, les grandes annonces nationales se succèdent : santé mentale, lutte contre le harcèlement, égalité femmes-hommes… Les plans sont ambitieux et très exposés médiatiquement. Mais sur le terrain, les agents restent trop souvent seuls, sans moyens matériels, sans effectifs supplémentaires, sans formation, sans accompagnement. On leur demande de porter des politiques publiques essentielles, mais sans leur donner les outils pour les mettre en œuvre – parfois même sans leur fournir la moindre explication.
Les résultats du baromètre des métiers de l’UNSA Éducation 2025 le confirment :
- 50,7 % des collègues déclarent subir une charge de travail excessive ou des délais trop courts ;
- 59,5 % déplorent un manque de reconnaissance de leur engagement.
Pourtant, malgré tout, le service public d’éducation tient. Il tient grâce à l’engagement, à la créativité et à l’humanité de ses personnels. C’est sur eux que repose, année après année, la réussite de chaque rentrée, souvent contre vents et marées, parfois même malgré l’institution.
Nous avons commémoré récemment les attentats du 13 novembre. Face aux obscurantismes et aux fanatismes, religieux ou politiques – y compris ceux qui envahissent aujourd’hui certains médias – notre meilleur rempart reste l’éducation. Une éducation au sein l’école de la république, au sein de l’école laïque et gratuite, exigeante, ambitieuse, respectée. Une éducation qui ne peut exister sans la confiance aux personnels, sans le respect de la parole donnée, et sans des moyens réellement à la hauteur des ambitions affichées.
L’UNSA Éducation est prête à y contribuer, dans un dialogue sincère, exigeant et constructif. Mais le dialogue se construit à deux. Les représentants des personnels de l’Unsa éducation sont présentes et présents, mobilisés ; nous attendons désormais que nos ministres assument pleinement leur part.
Je vous remercie pour votre attention.
Magali Leclaire,
pour l’Unsa Education Nancy-Metz