Ce sont près de 80 participantes et participants qui se sont réunis à la Maison des syndicats de Créteil, ce samedi 22 novembre, pour une journée de réflexion, d’échanges et de travail autour de l’évaluation à l’école maternelle.
Une mobilisation née d’une histoire collective
Ce forum s’inscrit dans la continuité des initiatives engagées depuis plusieurs années pour défendre une école maternelle ambitieuse, démocratique et émancipatrice. Après un premier forum en 2018 et plusieurs mobilisations à l’occasion du Plan maternelle et de la publication des nouveaux programmes de cycle 1 en 2024, les organisations ont souhaité réaffirmer l’importance d’une école maternelle où l’enfant apprend, grandit et vit pleinement avec les autres.
Le collectif a introduit cette journée en rappelant son attachement à une école soucieuse du développement global de l’enfant, à des apprentissages fondamentaux et contextualisés, à une évaluation positive, ainsi qu’à la liberté professionnelle des équipes, capables de concevoir ensemble leurs outils et de travailler en coopération avec les familles et les partenaires éducatifs.
Une conférence d’ouverture centrée sur la lutte contre les inégalités
La journée a débuté par une conférence à deux voix animée par Fabienne Montmasson-Michel (Université de Poitiers) et Aurélie Simon (Université de Genève), autour d’une question centrale : À l’école maternelle, comment faire pour que les inégalités sociales ne deviennent pas des inégalités scolaires ?
Les échanges ont permis de rappeler combien les pratiques pédagogiques, les interactions avec les enfants, l’attention au langage, le rapport aux familles et la stabilité des équipes influencent fortement les premiers apprentissages. Une réflexion qui permettait de poser le cadre à une réflexion partagée lors de différents ateliers.
Des ateliers riches et variés : comprendre, expérimenter, transformer
Organisés en 2 vagues, abordant des notions pédagogiques comme les activités motrices, la classe dedans/dehors, les ateliers autonomes ou encore les enjeux du programme Évar et ceux de l’impact des évaluations nationales sur les pratiques enseignantes, des ateliers ont permis aux professionnels présents de partager leurs pratiques, confronter leurs points de vue et découvrir des démarches innovantes pour renforcer leur pouvoir d’agir.
Une table ronde pour conclure : l’évaluation au service des apprentissages
La journée s’est poursuivie par une table ronde consacrée à un enjeu crucial : Comment penser une évaluation réellement au service des apprentissages ?
Les interventions de Fabienne Montmasson-Michel, Olivier Ivanoff (rédacteur de la revue des CEMEA) et Anne-Laure Pichon (directrice d’école maternelle), suivies d’échanges nourris avec la salle, ont permis de mettre en perspective différents regards sur les pratiques évaluatives actuelles et sur leurs dérives, notamment face aux évaluations nationales généralisées qui sont à l’origine de la modification des programmes de l’école maternelle, avec les conséquences négatives que le collectif a souhaité exprimées.
Une journée pour renforcer la confiance et ouvrir des perspectives
Après cette journée qualifiée par de nombreux participant·es de dynamique, chaleureuse et constructive, fidèle à l’ambition affichée, le forum s’est clos par un temps de mise en perspective de notre engagement dans les semaines et mois à venir. Il s’agira de :
- Mettre notre énergie collective pour maintenir une vigilance sur les contenus et la formation dans le cadre des programmes, notamment sur la mise en œuvre effective des programmes Évar, mais pas seulement.
- Envisager des communications pour diffuser auprès du plus grand nombre (par la presse en particulier) et ancrer dans l’opinion publique comme auprès des élus, l’enjeu de nos réflexions sur l’école maternelle que nous défendons pour la réussite de tous nos élèves.
Pour le SE-Unsa, l’école maternelle est une étape essentielle dans le parcours scolaire
Parce qu’elle doit constituer le premier cycle de la scolarité obligatoire du socle commun, au SE-Unsa, nous revendiquons une école maternelle sans pression, attentive aux besoins des élèves. Parce qu’elle a pour objectif de permettre à tous les élèves une première expérience scolaire positive et sereine, il faut donc impérativement proscrire la mise en place de protocoles d’évaluation stressants. Et cela passera par une organisation de l’école maternelle et des moyens matériaux et humains adaptés.
- Une Atsem pour chaque classe
- Des effectifs réduits (limités à 20 élèves) permettant le travail en petit groupe
- Des enseignants spécialisés au sein d’un Rased pour repérer et accompagner la grande difficulté
- Un plan national de construction de bâtiments scolaires répondant aux besoins de l’école maternelle et aux particularités des élèves de 2 à 5 ans