Le 16 décembre 2025, à l’appel de l’intersyndicale SE-Unsa, FSU, CGT Éduc’action, CFDT-EFRP et SUD Éducation, les AESH se sont mobilisé·es sur l’ensemble du territoire pour exiger des avancées concrètes sur leurs conditions d’emploi et de travail.
Dans les Bouches-du-Rhône, cette journée a été marquée par une conférence de presse, un rassemblement devant la DSDEN, puis par une audience intersyndicale avec le secrétaire général de la DSDEN.
Une mobilisation légitime qui a permis de porter des revendications essentielles.
Des revendications toujours d’actualité.
Lors de cette audience, l’intersyndicale a porté plusieurs exigences majeures :
- La création d’un véritable statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH
- Des moyens humains à la hauteur des besoins réels
- La mise en place d’un groupe de travail sur le versement des primes REP et REP+
- La prise en charge du repas et un véritable temps de pause pour l’accompagnement sur le temps méridien
- Une amélioration urgente de la gestion des trop-perçus en cas d’arrêt de travail
Statut des AESH : une responsabilité ministérielle
Sur la création d’un statut de fonctionnaire, la DSDEN rappelle que la décision ne relève ni du niveau départemental ni du rectorat.
C’est bien une décision politique et ministérielle qui doit être prise.
L’intersyndicale l’a rappelé avec force : la précarité des AESH n’est plus acceptable. Cette revendication sera remontée au ministère, et le SE-Unsa continuera de la porter sans relâche.
Des moyens toujours insuffisants dans les Bouches-du-Rhône
Notre département bénéficie d’une dotation complémentaire en cours d’année pour le recrutement d’AESH supplémentaires.
Cela doit permettre :
- soit le recrutement de nouveaux AESH,
- soit l’augmentation du temps de travail, notamment de 24h à 32h hebdomadaires.
Cependant, aucun chiffre précis n’a été communiqué sur le nombre de postes concernés.
Le secrétaire général a néanmoins reconnu un besoin estimé à 250 AESH supplémentaires dans le département.
Ce chiffre confirme ce que nous dénonçons depuis longtemps : les moyens sont largement en-deçà des besoins.
Augmentation du temps de travail : un droit trop souvent entravé
Les AESH peuvent théoriquement passer de 24h à 32h, soit une quotité de travail de 62 % à 83 %.
Dans les faits, de trop nombreux blocages subsistent, empêchant des collègues d’améliorer leur situation salariale.
Si vous êtes concerné·e, ou si vous connaissez un·e AESH dans cette situation, contactez le SE-Unsa 13 : aesh.13@se-unsa.org
Primes REP et REP+ : vigilance et justice sociale
Concernant la mise en place d’un groupe de travail sur le suivi des primes REP et REP+, le secrétaire général n’a pas fermé la porte et s’est dit ouvert.
L’intersyndicale a insisté sur un point essentiel : le versement de plusieurs années d’arriérés en une seule fois pourrait avoir des conséquences fiscales et sociales injustes (imposition, prestations sociales).
Nous avons demandé que les AESH ne subissent aucune perte financière indirecte du fait de ce rattrapage.
Le versement est annoncé pour la paye de juin 2026.
À ce jour, entre 1 000 et 1 200 AESH ont déjà déposé un recours.
Nous encourageons vivement les AESH ayant travaillé en REP et/ou REP+ entre 2015 et 2022 à déposer un recours afin d’obtenir les sommes dues.
Les recours sont à adresser à la cheffe de la Division des Personnels Non Enseignants : ce.dpne13-chefdiv@ac-aix-marseille.fr
Temps méridien : droits non négociables
Lorsqu’un élève bénéficie d’une recommandation MDPH pour un accompagnement sur le temps de cantine, un avenant est signé. Pour autant, cela ne peut se faire au détriment des droits des AESH.
Les AESH doivent bénéficier :
- d’un temps de pause effectif (au moins 20 minutes)
- d’un repas pris en charge
La DSDEN indique travailler avec les collectivités locales pour améliorer l’organisation de ce temps méridien.
Le SE-Unsa restera extrêmement vigilant sur la traduction concrète de ces engagements.
Trop-perçus en cas d’arrêt maladie : une procédure archaïque
Aujourd’hui, la gestion des arrêts maladie des AESH est inadaptée et injuste.
Les délais de transmission entre l’Assurance maladie et la DSDEN entraînent des trop-perçus, que
l’administration réclame ensuite aux AESH, parfois pour des montants erronés.
Le secrétaire général a reconnu :
- la complexité du dispositif,
- et la nécessité de faire évoluer la procédure, notamment en envisageant un versement direct des indemnités journalières à la DSDEN.
Une évolution indispensable pour mettre fin à des situations financièrement très difficiles pour les AESH.
La mobilisation continue
Cette audience a permis de poser clairement les revendications, mais les réponses restent partielles et insuffisantes. Sans mobilisation, rien n’avance. Et quand le SE-Unsa parle de mobilisation, il ne parle pas que de grève et de manifestations. D’autre formes de mobilisations sont possibles.
Le SE-Unsa continuera à défendre la reconnaissance, la dignité et les droits des AESH, aux côtés de l’intersyndicale et des personnels.
La mobilisation du 16 décembre est une étape.
Pour toute question sur les AESH
contactez Sabrina : aesh.13@se-unsa.org