Après l’expérimentation d’un projet de cadre d’évaluation dans une centaine d’écoles primaires en 2021-2022, la généralisation de ce dispositif commence à s’opérer à cette reprise de janvier 2023.
>> Cet article est une Foire Aux Questions qui a pour but de répondre aux quetions que vous pouvez vous poser. L’avis du SE-Unsa est a retrouver dans notre article « Évaluations d’écoles : Qu’en pense le SE-Unsa ? »<<
- Les évaluations des écoles sont-elles obligatoires ?
- Quel est le but de cette évaluation ?
- Sur quel(s) temps les auto-évaluations doivent-elles avoir lieu ?
- Qu’est-ce qui est évalué ? Qui ? Comment ?
- Qui est concerné par l’auto-évaluation ?
- Quel est le cadre concernant la participation des familles à l’auto-évaluation ?
- Que répondre aux parents élus souhaitant avoir le résultat / rapport de l’évaluation ?
- Comment sont désignés les évaluateurs ?
- Combien de temps dure l’évaluation ?
- Quelles aides de l’institution sont mises en place ?
- Y a-t-il une exploitation externe des résultats ?
- Quel est le retour ? Quelles conséquences / suites / formations ?
- Quels intérets pour l’école ?
- Est-ce qu’il y aura une évaluation du dispositif ?
- Est-ce que cela aura un impact sur l’avancement des enseignants ?
- Quels sont les garde-fous ?
Oui, de même que les évaluations des établissements du 2nd degré, puisque l’article 40 de la loi n°2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance précise que : « Le conseil d’évaluation de l’école […] est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire.
2. Quel est le but de cette évaluation ?
Le but de cette évaluation est d’améliorer, pour l’ensemble de la communauté éducative et de ses acteurs, les conditions de réussite collective, d’exercice des différents métiers et de bien-être dans l’école. L’évaluation des écoles est conçue comme un processus d’apprentissage collectif. Elle doit permettre à chaque école de :
- mesurer les acquisitions des élèves et leurs résultats et les relier aux pratiques professionnelles, aux organisations retenues et aux choix opérés par l’école ;
- proposer collectivement des axes de développement à mettre en oeuvre pour une amélioration ou une consolidation de la réussite des élèves et de la qualité de vie à l’école.
3. Sur quel(s) temps les auto-évaluations doivent-elles avoir lieu ?
Cela n’est précisé nulle part. Mais le SE-Unsa a des revendications à ce sujet.
- Que ce soit déduit des 108h
- A défaut d’être déduit des 108h, du temps suffisant doit être dégagé (journées banalisées par exemple)
- Si aucune possibilité, que ces heures soit rémunérées en heures supplémentaires
4. Qu’est-ce qui est évalué ? Qui ? Comment ?
L’évaluation de l’École est composée de deux étapes successives :
L’auto-évaluation et l’évaluation externe se réfèrent à la mission de service public, au projet académique et à sa déclinaison au niveau du département et de la circonscription, mais aussi au niveau de l’école, aux objectifs qu’elle s’est précédemment fixés dans son projet d’école.
L’auto-évaluation a pour objectif d’identifier des axes de développement, un plan d’actions et des besoins de formation. Ces éléments sont formalisés dans la préfiguration du projet d’école. Toutes les parties prenantes doivent y participer. L’auto-évaluation permet de caractériser l’environnement social, économique, territorial et scolaire de l’école grâce au portrait de l’école et à des questions clés.
5. Qui est concerné par l’auto-évaluation ?
Toutes les parties prenantes doivent participer à l’auto-évaluation dans tous les domaines examinés, sans cloisonnement ou spécialisation : enseignants, personnels éducatifs (AESH), personnels de la collectivité (dont les Atsem), parents d’élèves, élèves et, le cas échéant, partenaires participant de manière importante à la vie de l’école.
6. Quel est le cadre concernant la participation des familles à l’auto-évaluation ?
Le cadre d’évaluation des écoles indique que « concernant les élèves et leurs parents, si la participation des représentants élus ou désignés est importante pour conforter leur rôle dans la vie de l’école, des modalités de recueil de point de vue le plus exhaustif possible seront recherchées ».
7. Que répondre aux parents élus souhaitant avoir le résultat / rapport de l’évaluation ?
Le rapport d’auto-évaluation est présenté pour information au conseil d’école avec la préfiguration du projet d’école qui en découle.
Il en est de même pour le rapport définitif : il est communiqué d’une part au directeur d’école, qui le restitue au conseil d’école, d’autre part aux autorités de rattachement : autorité académique (recteur, DASEN, IEN de circonscription) et commune.
Aucune autre diffusion du rapport ne fait partie du cadre de l’évaluation.
L’évaluation externe est menée par trois ou quatre évaluateurs, dont au moins un IEN et un directeur, sans lien personnel avec l’école. C’est l’autorité académique qui compose les équipes d’évaluateurs, en garantissant leur neutralité, leur pluralité par la diversité de leurs membres (notamment IEN, directeurs, personnels de direction, inspecteurs du second degré, cadres administratifs, conseillers pédagogiques, enseignants…), leur légitimité et leur compétence par leur expérience et par la formation qu’ils ont reçue. L’IEN ne participe pas à l’évaluation des écoles de sa circonscription.
Lorsque le champ du périscolaire est inclus dans le périmètre de l’évaluation, l’un des membres de l’équipe d’évaluateurs possède une expertise dans ce champ, tout en étant extérieur à l’école. Ce peut être un personnel des services à la jeunesse, à l’engagement et aux sports, un élu ou un personnel d’une collectivité territoriale extérieure au ressort de l’école.
Le cadre ne donne pas de durée pour l’ensemble du processus d’évaluation.
Il est simplement précisé que la durée de la visite sur place dépend de la taille et de la nature de l’école et de la forme particulière prise par l’évaluation externe en fonction de l’analyse du dossier.
La visite d’évaluation externe est suivie, dans les 30 jours, de l’envoi au directeur d’école d’un pré-rapport synthétique de six à huit pages au maximum. Le rapport final peut être amendé pour tenir compte d’échanges entre les parties prenantes de l’évaluation, sur la base du pré-rapport.
Le rapport final résulte de la phase d’échanges menée dans l’école ou avec les représentants des parties prenantes du regroupement d’écoles et des remarques formulées à cette occasion. Une fois relu et validé au niveau académique, il est communiqué au directeur d’école qui le restitue au conseil d’école. L’école dispose de 15 jours pour faire part des observations écrites qu’elle souhaite apporter à l’évaluation externe et être annexées au rapport définitif. À l’issue de ce délai, le rapport devient définitif et est communiqué aux autorités de rattachement (autorité académique et commune).
Nationalement, le Conseil d’Évaluation de l’École a mis à disposition un cadre d’évaluation des écoles qui précise les finalités et le déroulement de l’auto-évaluation et l’évaluation externe. Il est complété par 3 annexes : le guide de l’auto-évaluation, le cahier des charges de l’évaluation externe, et la charte de déontologie de l’évaluation externe.
Il est complété par une boite à outils de questions évaluatives. Des exemples de questionnaires à destination des parties prenantes seront mis en ligne au cours du 2ème trimestre 2022.
11. Y a-t-il une exploitation externe des résultats ?
En aucun cas l’évaluation externe n’aboutit à un classement quel qu’il soit. Elle ne produit aucune évaluation individuelle du directeur ou des personnels de l’école, mais une évaluation de l’école dans sa globalité et des propositions pour enrichir sa stratégie éducative.
Aucune autre diffusion du rapport ne fait partie du cadre de l’évaluation.
Ces bilans ont notamment vocation à nourrir le rapport annuel du Conseil d’évaluation de l’École, qui est rendu public, et à faire évoluer, si besoin, le présent cadre.
Le rapport annuel du Conseil ne contient pas de référence nominative à des écoles.
L’évaluation des écoles doit permettre d’actualiser ou de renouveler le projet d’école, et de proposer collectivement des axes de développement à mettre en oeuvre pour une amélioration ou une consolidation de la réussite des élèves et de la qualité de vie à l’école. L’amélioration de la qualité du service public d’éducation et de la vie dans l’école, visée par le processus d’évaluation, est dépendante de la mise en oeuvre du plan d’actions qui en est issu et de la prise en compte des besoins de formation. Cela passe par l’évolution des plans académiques de formations et de leurs volets départementaux ou de circonscription, ainsi que dans l’accompagnement par les IEN.
Il est à noter que certains départements proposent un « plan évaluation » : sur le modèle des plans français ou mathématiques, l’ensemble des temps d’animations pédagogiques sont consacrées à l’évaluation de l’école. L’année suivante, les animations pédagogiques seront consacrées aux besoins identifiés par les parties prenantes pendant l’évaluation de l’école.
Les travaux menés dans le cadre de cette évaluation ont vocation à conduire à une actualisation ou à un renouvellement du projet d’école. L’évaluation fournit à l’école tous les éléments dont elle a besoin pour la rédaction de son projet. Il est essentiel de veiller à synchroniser la campagne d’évaluation et celle d’écriture des projets d’école.
Les évaluateurs externes confortent ou proposent des actions concrètes, des outils, des démarches, internes et externes, qu’il s’agisse de modalités d’enseignement, d’accueil des élèves, de formations, de projets ou de partenariats.
Il est simplement précisé que le cadre d’évaluation des écoles actuellement défini pourra être réexaminé pour prendre en compte les retours des évaluations et l’analyse qu’en aura faite le Conseil d’évaluation de l’École.
15. Est-ce que cela aura un impact sur l’avancement ?
Non, l’évaluation externe « ne produit aucune évaluation individuelle du directeur ou des personnels de l’école, mais une évaluation de l’école dans sa globalité et des propositions pour enrichir sa stratégie éducative ».
Le cadre d’évaluation précise que l’évaluation externe n’est pas un audit, une inspection, un dialogue de gestion ou de pilotage, un contrôle ou une labellisation, ni de l’école, ni d’un dispositif. Elle n’est pas une évaluation individuelle du directeur d’école ou des personnels de l’école et n’aboutit pas à un classement. Elle n’est pas une évaluation de l’auto-évaluation. Un cahier des charges se trouve en annexe 2 du cadre d’évaluation de l’école. L’évaluation est une aide apportée à chaque école.
Chaque évaluateur externe s’engage à respecter la charte de déontologie (annexe 3) tout au long de la procédure et au-delà de celle-ci. Pluralité, compétence, neutralité, respect et transparence sont les maîtres-mots de l’évaluation externe. Ils garantissent l’indépendance, le professionnalisme et la légitimité des évaluateurs et de la démarche d’évaluation elle-même, qu’ils crédibilisent.
De plus, il est précisé que le cadre d’évaluation des écoles actuellement défini pourra être réexaminé pour prendre en compte les retours des évaluations et l’analyse qu’en aura faite le Conseil d’évaluation de l’École.
A lire : « Évaluations d’écoles : Qu’en pense le SE-Unsa ? »