Une délégation de l’UNSA Éducation a été reçue en ce début d’année scolaire par M le recteur, Pierre François Mourier, Mme Anne Boyard sa directrice de cabinet et Mme Marie-Laure Jeannin, secrétaire générale de l’académie.
Alertes sur les manques criants de moyens et de reconnaissance
L’UNSA EDUCATION dresse un tableau préoccupant de la situation dans l’Éducation nationale. Les alertes se multiplient concernant le manque de moyens pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap, la souffrance des personnels, les injustices statutaires, ainsi que les retards et incohérences dans la gestion administrative. Malgré les promesses, le terrain reste confronté à une réalité difficile.
Accompagnement des élèves en situation de handicap : des moyens toujours insuffisants
Les équipes éducatives manquent cruellement de moyens pour assurer un accompagnement effectif et de qualité aux élèves notifiés par la MDPH. Le recrutement des AESH reste insuffisant pour couvrir tous les besoins. De nombreux élèves notifiés n’ont toujours pas d’accompagnement. En Moselle, le délai pour obtenir une notification MDPH peut atteindre un an. Le dossier reste très complexe à remplir pour les familles.
Trop souvent, les élèves mutualisés se retrouvent sans accompagnement adapté, générant des situations de maltraitance involontaire et des perturbations pour l’ensemble de la communauté scolaire. À cela s’ajoute une gestion incohérente du temps des AESH, avec souvent une réduction de leur présence en classe au profit d’un accompagnement sur le temps de cantine.
La mutualisation des aides, appliquée malgré des notifications individualisées, va également à l’encontre de l’équité. Par ailleurs, le fonctionnement des Pial reste très perfectible. Si des recrutements ont été effectués, les Pial peinent à répondre aux attentes faute de moyens suffisants.
Le recteur espère que la création des PAS avec un recrutement médico-social (ARS) et éducation nationale (SEI) aidera à donner plus de fluidité. À horizon 2027, le recteur souhaite une mise en conformité académique des PAS avec la création de 70 à 80 postes de coordonnateurs. L’UNSA EDUCATION demande que ces postes de coordonnateurs soient confiés à des enseignants spécialisés et non à des enseignants ordinaires. Elle alerte aussi sur le fait que plusieurs départements (54, 57, 88) ont lancé leurs PAS à moyens constants, ce qui compromet leur efficacité.
Par ailleurs, la prise en charge des élèves hautement perturbateurs est insuffisante, souvent sans reconnaissance de handicap, ce qui complique le travail des enseignants car ils sont maintenus en classe ordinaire. Le manque de places en IME et ITEP aggrave encore ces difficultés.
Injustices persistantes entre premier et second degré
L’UNSA EDUCATION dénonce une inégalité de traitement concernant les coordonnateurs et coordonnatrices de pial : l’indemnité IMP est imposable dans le premier degré, mais pas dans le second. Une situation jugée incompréhensible, y compris par le recteur. Cette indemnité devrait être défiscalisée pour tous.
Services civiques et aides administratives en recul
Le nombre de services civiques diminue fortement cette année. Dans certaines circonscriptions, on ne compte plus que 6 volontaires pour tout un territoire, contre parfois 3 par école les années passées.
Le recteur assure que le dispositif est de qualité, mais admet que le budget a été réduit d’un tiers, suite à un arbitrage ministériel et budgétaire. L’absence actuelle de ministre de l’Éducation nationale rend l’avenir encore plus incertain.
L’UNSA EDUCATION rappelle que la mission de service civique est devenue indispensable pour le fonctionnement des écoles, les directrices et les directeurs étant seules et seuls pour tout gérer dans une école quand les chefs d’établissement ont une équipe complète (vie scolaire, secrétaire, gestionnaire, agent territoriaux).
De plus cette année de volontariat constitue une vraie opportunité d’insertion professionnelle pour les jeunes.
Listes complémentaires PE et contractuels : dès progrès à faire
L’activation des listes complémentaires diffère selon les départements. En Moselle, deux départs à temps plein ne sont pas compensés, car il ne reste que des mi-temps disponibles. L’UNSA EDUCATION demande que ces derniers soient appelés malgré tout. (Cette situation a évolué depuis l’audience).
Elle dénonce aussi le sort des contractuels enseignants de l’an dernier, non reconduits et privés d’attestation pour ARE. Certains sont sans revenu depuis trois mois.
L’administration invoque l’absence de la personne en charge du dossier, mais promet de trouver une solution.
Cette réponse ne nous satisfait pas, les collègues n’ont pas à subir le dysfonctionnement de notre administration !
Ces difficultés, au-delà de leur impact humain, dégradent encore l’image de l’Éducation nationale.
Contractuels administratifs : des carrières bloquées
Des contractuels en poste depuis 12 à 15 ans restent sans CDI, ni perspectives d’évolution. L’UNSA EDUCATION alerte sur cette précarité persistante. Il n’existe aucune grille d’avancement spécifique, et le cadre ministériel est toujours en attente de clarification.
Une réunion DRH-DGESCO est prévue prochainement, mais aucune mesure concrète n’est annoncée pour le moment.
Évaluations et communication : organisation insatisfaisante
La demande de réforme du plan local d’évaluation, ainsi que le BO sur la réforme du brevet, ont été publiés très tardivement et ne permettent pas aux équipes de travailler sereinement. La nouvelle épreuve de mathématiques en 1ère reste floue, et aucun interlocuteur identifié n’a pu répondre aux interrogations.
Des documents (EVARS, égalité F/G) ont été transmis en septembre pour une visioconférence… prévue fin août. Les directeurs n’ont pas à jouer le rôle de formateurs. L’UNSA EDUCATION réclame une véritable formation, sans précipitation.
ITRF : inégalités persistantes et manque de reconnaissance
L’UNSA EDUCATION déplore l’absence de revalorisation pour les ITRF non informaticiens depuis le COVID. Les écarts indemnitaires avec les personnels administratifs sont jugés injustes. L’UNSA Education rappelle que la revalorisation des administratifs date d’un accord négocié et signé par l’UNSA Education avec le ministre Blanquer.
Une note ministérielle du 25 juillet prévoit une revalorisation, mais elle ne concerne que la catégorie C et pour un montant d’environ 170€ brut annuel !
L’UNSA EDUCATION plaide aussi pour obtenir enfin une revalorisation indiciaire des personnels de catégorie B dès 2025/2026.
Au sein du rectorat, des frictions persistent également autour de l’aménagement des 20 minutes réglementaires. La circulaire propose de les accoler à la pause méridienne, mais cela pose des problèmes concrets (badgeage, contraintes personnelles, etc.). L’administration dit vouloir privilégier le dialogue avec les chefs de service.
Souffrance au travail : alerte dans les services académiques
À la suite de signalements de cas de souffrance aiguë, notamment à la DSDEN des Vosges, l’UNSA EDUCATION ne constate pas d’amélioration bien que l’administration indique que les choses se soient apaisées !
Au rectorat, deux contractuels auraient été écartés dont un après avoir alerté la cellule VDHA, (l’UNSA EDUCATION ne veut pas y voir une relation ! ) et un autre a démissionné à la suite d’un conflit.
L’administration indique que les alertes restent valables même après le départ des agents.
Des signalements ont été transmis émanant de plusieurs services du rectorat et des Dsden.
Les représentants de l’UNSA EDUCATION présents à l’audience : Magali Leclaire, Magaly Gomard, Catherine Renard, Sophie Toussaint, Anne Courtade et Anthony Perrin.
Pour toutes questions relatives à cette audience, envoyez votre mail à l’adresse suivante :
Nancy-metz@unsa-education.org