Dans le cadre du cycle 3 (CM1-CM2-6ᵉ), les liaisons écoles-collèges ont toute leur place. Elles permettent d’assurer une continuité des apprentissages et de mieux accompagner les élèves dans la transition entre l’école et le collège.
Mais encore faut-il qu’elles se fassent en bonne intelligence, dans l’intérêt des élèves et dans le respect des conditions d’exercice des enseignants.
Des pratiques souvent lourdes et peu efficaces
Sollicités par différents collèges, les enseignants de CM2 se voient parfois contraints de remplir de multiples tableaux, de transmettre une quantité excessive d’informations, voire d’assister à des réunions le mercredi matin.
Résultat : une charge de travail supplémentaire, souvent chronophage et peu efficace, tant pour les professeurs des écoles que pour les enseignants de sixième.
D’ailleurs, ces derniers le savent bien : constituer des classes de sixième équilibrées sur la seule base du LSU est une mission impossible.
Pas de cadre imposé : à chacun de construire ensemble
Saisi par le SE-Unsa, le Directeur académique des Bouches-du-Rhône a confirmé qu’il ne souhaitait pas encadrer strictement les modalités de transmission entre écoles et collèges, afin de laisser de la souplesse aux équipes.
Cela peut s’entendre.
Mais cette liberté implique que les équipes s’en emparent : il revient donc aux enseignants, dès le premier conseil école-collège, de définir ensemble :
- les modalités de rencontre (où, quand, comment) ;
- les informations réellement utiles aux enseignants de sixième ;
- et les éléments que les professeurs des écoles peuvent raisonnablement transmettre, sans surcharge.
Des usages à questionner
Organiser les transmissions un mercredi matin n’a rien d’une obligation.
Il est tout à fait possible et légitime de demander un autre moment ou un autre format, afin de respecter le temps de travail des personnels.
De même, les demandes d’informations massives venues des collèges peuvent être revues et allégées.
Les équipes de cycle 3 doivent pouvoir déterminer collectivement ce qu’il est utile, ou non, de transmettre.
La position du SE-Unsa
Pour le SE-Unsa, les liaisons CM2-6ᵉ sont essentielles pour le suivi des élèves.
Mais leur efficacité repose sur la concertation, la clarté des objectifs et le respect des conditions d’exercice de chacun.
En l’absence de cadre départemental ou académique, le SE-Unsa appelle les équipes à :
- identifier ensemble leurs besoins réels,
- évaluer la charge de travail induite,
- et refuser toute dérive qui alourdirait inutilement la tâche des enseignants.
L’objectif doit rester l’intérêt des élèves, dans un cadre soutenable pour les personnels.
Les liaisons CM2-6ᵉ ne peuvent être efficaces que si elles reposent sur le dialogue, le respect et la reconnaissance du travail de chacun.