DECLARATION LIMINAIRE AU CDEN DU 7 NOVEMBRE 2025

Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur Académique, Mesdames et messieurs les membres du CDEN

 « L’école publique est le ciment de la démocratie. S’il se fissure, c’est toute la société qui se fragilise.» C’est par ces mots que l’UNSA Éducation a dévoilé les résultats de la 13ᵉ édition de son baromètre des métiers. Avec 53 209 réponses en 2025, il permet de mesurer les tendances de fond et le bilan est sans appel.

90% des personnels déclarent aimer leur métier, mais ils ne sont plus que 73 % à se dire heureux de l’exercer, contre 81 % en 2018. Cette baisse est liée aux conditions de travail jugées insatisfaisantes pour 67% des répondants.

Le nombre de personnels souhaitant quitter la profession est en augmentation : 37 % pour un autre métier du secteur public et 25 % vers le secteur privé.

67 % estiment manquer de reconnaissance et de respect.

À peine 6 % des personnels approuvent les orientations actuelles. C’est le rejet d’un cap, d’une méthode et d’une vision politique. Ce résultat est un message clair adressé à nos dirigeants. Ils ne peuvent plus nier la réalité.

Tous ces indicateurs se dégradent depuis plusieurs années. C’est bien le bilan des politiques menées : décrochage du pouvoir d’achat, surcharge de travail, perte de sens et sentiment d’abandon.

A l’UNSA Éducation, jamais on ne se résignera. Les priorités des personnels sont connues, elles n’ont pas changé depuis dix ans : pouvoir d’achat, charge de travail, perspectives de carrière et nos collègues attendent des réponses concrètes des politiques.

Malheureusement, le projet de budget 2026 présenté par le Premier ministre confirme le désengagement massif de l’exécutif envers l’Éducation nationale.

La relégation du ministère de l’Éducation au 9ᵉ rang de l’ordre protocolaire n’était pas qu’un symbole : elle préfigurait une école publique devenue grande cause de relégation nationale.

Sous couvert de baisse démographique, le gouvernement s’autorise à supprimer massivement des postes dans l’Éducation nationale.

Un prétexte court-termiste, alors même que les besoins d’encadrement, de formation, de remplacement, d’aide aux élèves en grande difficulté scolaire et d’accompagnement aux élèves en situation de handicap restent considérables et sans réponse.

Pour l’UNSA Éducation, ce budget évince le choix de l’avenir : aucune amélioration de l’encadrement des élèves, aucun renfort du remplacement, aucune avancée pour les AESH ou la prise en compte du handicap et aucune revalorisation salariale, alors que la valeur du point d’indice reste gelée.

 Les défis majeurs, fonctionnarisation des AESH, renouvellement de plus de 300 000 agents dans les dix ans à venir, sont purement ignorés. Le budget 2026 fait de l’Éducation nationale la variable d’ajustement d’un exécutif sans ambition, défendu par un ministre sans poids politique.

Dans  notre département, 19% des jeunes se présentant à la JDC en 2024 sont en difficulté de lecture d’après une note de la DEPP d’octobre 2025, plaçant l’Aisne à une bien triste première place.

Concernant la future carte scolaire du département de l’Aisne, l’Unsa Education voudrait rappeler ses mandats votés en 2025 au congrès de Lille :

« Le SE-Unsa est favorable à une politique locale et concertée d’aménagement du tissu scolaire qui dépasse les ajustements aux évolutions démographiques. Elle doit être préparée dans un cadre transparent, en partenariat avec l’ensemble des acteurs, et décidée sans précipitation.

L’objectif premier doit demeurer les besoins scolaires et périscolaires des enfants, les plus jeunes en particulier, en prenant en compte à la fois les spécificités du territoire et la préservation d’une taille raisonnable d’école. Une attention particulière sera portée au temps de transport des plus jeunes élèves. Dans le secondaire, des politiques ciblées de mutualisation des moyens devront être mises en oeuvre a minima à moyens constants et garantir d’égales conditions d’accès à la réussite ainsi qu’à la poursuite d’études.

Afin de soutenir le projet des jeunes en matière d’éducation, les objectifs visés par les collectivités territoriales et le ministère doivent être les mêmes, ce qui passe par une collaboration entre les différents acteurs. »

Les assises de la santé se sont conclues le 14 mai 2025. Des annonces ont été faites, telles que :

–       Recentrer les personnels sur leur cœur de métier en allégeant les charges administratives.

–       Former deux personnels repères en santé mentale dans chaque circonscription pour le 1er degré et dans tous les collèges et les lycées d’ici la fin de l’année scolaire 2025-2026.

–       Nommer 100 psychologues de l’Éducation nationale conseillers techniques (PsyEN CT) en santé mentale – un dans chaque département – identifiés au sein de pôles départementaux Santé, bien-être et protection de l’enfance.

L’allègement annoncé des charges administratives n’est resté qu’une annonce puisque depuis le début de l’année les directeurs et leurs équipes sont submergés d’enquêtes, d’évaluations, de plans divers, …. On demande même aux directeurs d’assurer des formations à leurs collègues sans temps dégagé de préparation, ni même de formation. Rappelons que les directeurs sont les pilotes pédagogiques de leur école et non des formateurs.

Pour les deux autres points énoncés plus haut, l’UNSA Éducation souhaite connaître la déclinaison départementale de ce plan santé mentale. Les personnels repères en santé mentale dans chaque circonscription sont-ils nommés, formés et connus des équipes pédagogiques ? Le psychologue, conseiller technique en santé mentale est-il nommé, formé et identifié par les équipes pédagogiques ?


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