Le Conseil Départemental de l’Education
Nationale est une instance présidée par le préfet, co-présidée par le
président du conseil départemental et l’Inspectrice d’Académie Mme Prestaux.
Sont présents les représentants des maires, des collectivités territoriales,
les représentants des parents d’élèves, les DDEN, et les personnels de
l’Education Nationale.
Initialement prévu mercredi 19 novembre, l’instance n’a pas pu se tenir
faute de quorum, et nous le déplorons… Finalement, ce CDEN de repli
a eu lieu vendredi 21 novembre (pour rappel, une instance qui se tient lors de
sa date de repli ne nécessite pas que le quorum soit atteint).
A siégé pour l’UNSA-Education : Nicolas Guilleminot.
Déclaration au CDEN de la Marne du 21 novembre 2025
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Monsieur le Préfet, Madame l’Inspectrice d’Académie,
Monsieur
le président du conseil départemental, Mesdames et Messieurs les membres du
CDEN,
Nous
souhaitons la bienvenue à Mr le Préfet dans notre département marnais.
En ce CDEN dit « de rentrée », l’Unsa
Education souhaite d’abord rappeler avec force une réalité que nous avons
partout constaté dans les écoles et les établissements : les équipes
sont déjà épuisées, et la plus grande partie de l’explication se trouve
dans la charge de travail qui ne cesse de s’alourdir, alors que les moyens ne cessent de diminuer.
D’après les résultats nationaux du baromètre des métiers de l’Unsa Education en 2025 (plus de 53 000 répondants), 58% jugent leur charge de travail excessive, un manque de reconnaissance et des délais trop courts : on monte à 61% pour les IA-IPR, 63% pour les enseignants, 71% pour les directeurs d’école, 75%
pour les personnels de direction, 80% pour les IEN et 100% pour les médecins. Alarmant !
Malgré tout, le service
public d’éducation tient encore, grâce à l’engagement, à la créativité, et à l’humanité de ses personnels.
Le ministère demande de porter une politique publique entière, mais sans fournir la capacité réelle de mise en œuvre, et parfois même sans explication.
Santé mentale, pHARe, égalité professionnelle, plan pluriannuel d’orientation, fille-maths, I.A…. De grands plans nationaux, très visibles. Mais sur le terrain, les agents se retrouvent pris dans des formations bricolées, chronophages, et sources d’écueils dans la pratique. D’ailleurs nous nous demandons si les établissements privés mettent en oeuvre ces différents protocoles et dispositifs… ?
Cette situation nourrit une perte de confiance entre les personnels et leur hiérarchie, parce qu’entre les bonnes intentions affichées et le quotidien vécu, l’écart se creuse. Et cette perte de confiance et de sens dépasse aujourd’hui largement notre ministère : elle touche la parole même de l’Etat.
L’école n’est pas un monde isolé : elle reflète une société fragilisée,
traversée par la défiance et la violence. Les éléments chiffrés que sont vos indicateurs, tel le P/E (qui reste d’ailleurs tout de même le ratio le plus élevé de tous les pays d’Europe et de l’OCDE), masquent les difficultés liées à la violence sociétale qui touche aujourd’hui
tous nos territoires et dont nos publics accueillis se font l’écho. Face à cela, nous appelons à une
politique éducative ambitieuse, basée sur la coéducation : école, santé, social, collectivités locales doivent agir ensemble. Car si nous sommes bien conscients de la perte de près de 1000 élèves dans notre département cette année, nous affirmons à l’Unsa Education que la baisse démographique pourrait permettre de faire mieux, de passer par une nouvelle modalité de calcul des besoins en raisonnant en nombre de personnels par type de compétences nécessaires à la réussite des élèves.
Cela doit donc inclure les moyens d’enseignement, d’éducation (CPE, AED…) et d’accompagnement (AESH, Rased, PsyEN, professionnels de santé scolaire…). Ces personnels sont les piliers invisibles et néanmoins incontournables de la réussite de nos élèves.
Les députés qui débattent du projet de loi de finances pour 2026 envisagent 4 000 suppressions de postes au bas mot, une baisse des crédits de formation, des coupes dans les dotations culturelles…
Ainsi, la préparation de la prochaine rentrée s’oriente vers une aggravation du manque déjà criant de personnels et de moyens, et pourrait franchir un seuil critique de détérioration des conditions d’apprentissage des élèves et d’exercice des personnels.
Et aussi localement, les subventions du Grand Reims à l’éducation prioritaire semblent avoir baissé cette année, pourquoi ?
Dans un contexte où la perte d’attractivité des métiers de l’éducation atteint un niveau inédit, où les difficultés de recrutement s’aggravent d’année en année, où l’absence de reconnaissance financière est une réalité établie
(promesses de revalorisation non tenues, gel continuel du point d’indice, suppression de la GIPA, prélèvement quotidien de 10 % en cas d’arrêt maladie…), nous pensons à l’Unsa Education que ces choix budgétaires et ce refus de
changer de cap s’apparentent à un sabordage.
Nous sommes tous en
détresse, et si nous continuons à
assurer notre rôle de protecteurs auprès de nos élèves, à porter le syndrome du sauveur, consciemment ou parfois même inconsciemment, notre employeur doit lui aussi nous protéger concrètement.
Notre ministre lui-même a qualifié la situation de l’école « particulièrement préoccupante »…
L’Unsa Education est prête à dialoguer sincèrement, car c’est en respectant une parole donnée que la confiance peut être restaurée, c’est en respectant les personnels et en leur donnant les moyens en adéquation avec les ambitions
affichées dans les médias que nous pouvons construire ensemble l’école que notre République mérite et dont elle a plus que jamais besoin pour exister.
Mais un vrai dialogue se joue à 2.
Notre bilan et nos perspectives sont bien moroses, car de plus notre pays
s’enfonce dans une politique obscurément populiste. Notre seul rempart efficace à long terme est un haut niveau d’éducation, cependant quelle énergie collective va-t-il nous rester pour lutter contre ce péril qui sacrifiera et nos valeurs républicaines, et l’avenir de notre jeunesse ?
Nous vous remercions pour
votre écoute et votre attention.
Ordre du jour
- Approbation
des PV du 19 novembre 2024 et du 6 mars 2025.
Au titre des compétences du département
- Dotations
de fonctionnement des collèges publics pour l’exercice 2026 - Initiatives
du Département en matière de développement durable sur le bâti scolaire - Questions
diverses
Au titre des compétences de l’état
- Constat
de rentrée 1er et 2nd degré - Questions
diverses
Approbation des procès-verbaux :
Du 19 novembre 2024 (approuvé à l’unanimité) / du 6 mars 2025 : approuvé, 1 abstention
Au titre des compétences du département
- Dotations de fonctionnement des
collèges publics pour l’exercice 2026
En 2025, enveloppe des dotations de fonctionnement en baisse au regard du déclin des coûts de l’énergie => 8 M€
Pour mémoire en 2022, la dotation s’élevait à 5,4 M€, en 2023 à 11,18M€ et en 2024 à 10 M€.
L’enveloppe pour les dotations de fonctionnement 2026 a été votée le 17 octobre par l’Assemblée départementale. Son montant global s’établit à 7,3 M€.
Cette réduction est essentiellement due à une nouvelle baisse constatée des coûts de l’énergie depuis le début de l’année 2025 (en moyenne : -13% pour le gaz et -30% pour l’électricité).
Pour information, santé financière des établissements :
Au 1er janvier 2025, les fonds de réserve totaux s’élevaient à 1M€ de plus qu’au 1er janvier 2023.
Au 1er janvier 2025, une augmentation de l’ordre de 400 000 € des fonds disponibles totaux cumulés a été constatée.
·
Le département a fait le nécessaire ces dernières années, pour donner de la visibilité et des garanties de sécurité aux collèges lors de l’établissement de leurs budgets, alors même que la collectivité faisait face à des difficultés croissantes.
·
La situation financière des collèges reste tout à fait satisfaisante dans son ensemble.
Plus aucun collège ne se situe sous le seuil de sécurité de 20 jours de fonctionnement minimum fixé par le Rectorat. La moyenne se situe à 78 jours.
Initiatives
du Département en matière de développement durable sur le bâti scolaire
Rénovation énergétique du collège Maryse Bastié – Reims
Budget : 6,7 M€
Objectifs : Réduction
des consommations d’énergie
· Amélioration
du confort d’été et d’hiver. Remplacement des murs rideaux des couronnes intérieures et extérieures par de nouvelles
façades.
· Remplacement des centrales de traitements d’air et caissons d’extraction.
Raccordements Epernay au réseau de chaleur urbain sparnacien
Production de chaleur à 92% en biomasse.
Prise en charge par le Département des charges financières liées à l’amortissement des
emprunts :
· Pour Terres Rouges : 112 114,98 €
· Pour Jean Monnet : 86 242,29 €
Auxquelles il faut ajouter des travaux annexes sur les équipements en aval de l’échangeur
d’environ 75 000€.
Modification et/ou modernisation des gestions techniques centralisées, mise en place
d’adoucisseurs, travaux liés à la maçonnerie …
Vers les mises en œuvre d’une stratégie d’adaptation au changement climatique
· Végétalisation des cours de récréation pour lutter contre les îlots de chaleur urbains (ICU).
· Guide méthodologique créé afin de prendre en compte des facteurs essentiels (concertations, cheminements des élèves, réseaux, essences de végétaux
rustiques, composition des sols, mobilier, gestion des eaux …).
· 35 collèges seraient concernés par cette thématique
· Une dizaine de collèges a fait l’objet d’une première esquisse de réflexion.
· 2 sont en étude d’avant projet en 2025 : collège d’Esternay et de Tinqueux.
· 2 feront l’objet d’études d’avant-projet en 2026 avec un groupe d’étudiants de l’ESI Reims.
· La première concrétisation se fera au collège Jean Monnet à Epernay pour un montant estimé de 375 000 €.
Remplacement progressif d’éclairages en LED dans les gymnases (160 000€)
• Durant l’été 2025, la rénovation de l’éclairage de 9 gymnases a concerné près de 1 500 points lumineux. L’objectif était de mettre en place un éclairage LED tout en diminuant le nombre de points lumineux installés et ainsi réduire
les consommations d’énergie de 60 à 80% suivant les éclairages existants. Les aménagements ont constitué en la dépose des luminaires existants, la réadaptation des circuits électriques et la pose de nouveaux éclairages de faible consommation.
Ainsi la puissance installée est passée de 92 462w à 31 269w soit une réduction de 66% de la puissance installée. Les collèges concernés étaient les suivants:
Code bâtiments | Nom du collège concerné | Ville | Adresse |
0102 | Saint-Exupéry | Avize | Place St-Exupéry |
C077 | Yvette Lundy | Ay-Champagne | Esplanade Georges Pompidou |
C087 | Nicolas Appert | Châlons en Champagne | 15 et 17 rue d’Oradour |
C088 | Claude-Nicolas Ledoux | Dormans | Route de Chaveney |
C062 | Côte Legris | Epemay | Allée Du Fort Chabrol |
C086 | Lucie Aubrac | Montmort-Lucy | Route de Sézanne |
C067 | Georges Braque | Reims | 3 rue Adrien Sénéchal |
C091 | Paul Fort | Reims | 141-143 rue de Louvois |
C081 | Louis Pasteur | Sermaize les Bains | 7 rue du Docteur Fristch |
Pour 2026, une opération similaire est en cours d’étude afin de poursuivre cette action. Suivant les délibérations de notre assemblée, 10 à 20 collèges pourront être concernés.
Etude d’opportunité sur l’usage du photovoltaïque pour nos consommations d’électricité
Des études de faisabilité sont en cours concernant la mise en place de panneaux photovoltaïques sur certains sites, et d’un système – Phase 1 : Étude des consommations et détermination de l’optimisation de | |
– Phase 2 : – Disponibilités foncières – Contraintes urbanistiques – Contraintes structurelles – Analyse des risques liés à l’exploitation des bâtiments (sécurité incendie…) | |
Les 185 m² de panneaux solaires au collège de Saint-Memmie permettent de couvrir environ 16,5% des besoins de l’établissement sur l’année (moyenne annuelle).
Exemple de
contrainte structurelle : les toits n’ont pas été prévus pour supporter
une charge supplémentaire…
Mme Prestaux,
Inspectrice d’Académie, présente ensuite le constat de la rentrée.
Vous en retrouverez tous les détails dans notre compte-rendu du CSA-SD du 14 novembre dernier, en suivant ce lien.
Au titre des compétences de l’état
- Constat de rentrée 1er
et 2nd degré
PREMIER
DEGRÉ
Constat d’effectif 1er D public :
43 301 élèves à la rentrée 2025, donc – 958 élèves par rapport à l’an passé.
Le département pensait perdre 948 élèves, dans la réalité nous avons perdu 958 (45 210 élèves à la rentrée 2023). La baisse est donc plus sévère que la prévision, et cette situation perdure depuis plusieurs années.
La baisse est toujours plus forte que la prévision mais plus réaliste cette année (-948 prévus et – 958 effectifs)
Les modèles prévisionnels sont donc plus fiables.
L’accélération de la perte démographique concerne tous les territoires (ruraux et urbains) :
2022 -1%
2023 -1.5%
2024 -2.1%
2025 – 2.16%
Cela fait très longtemps qu’il y a une baisse des effectifs partout en France de manière générale. Dans les 30 prochaines années, l’INSEE a fait une projection des
comportements face à la natalité. Ils ont prévu en France, soit un palier, soit une légère hausse entre 2035 et 2045, sauf dans 4 académies, dont celle de Reims. Nous serons a priori dans une pente descendante.
Projections sur les 30 prochaines années : taux de natalité passé en dessous de 2,1 (renouvellement générationnel).
A cette rentrée, il n’y avait que 2 académies en gain d’élèves, Mayotte et la Guyane.
Ce sont les éléments structurels de l’organisation de la France que nous devons intégrer à la faveur d’une éducation de qualité.
Nous devons réfléchir à une action éducatrice globale : scolaire et périscolaire. Et dans une dimension plus territoriale, à la fois dans la dynamique et gouvernance et
aussi en terme de respect (comme à travers les TER). Il y a un TER Argonne, 2 TER en construction : Sézanne et Sermaize les bains.
Depuis 2017 notre département a perdu 6 434 élèves ; 12.9% de la cohorte d’origine. Cette baisse est plus importante dans les territoires ruraux. Il faut en être conscient pour accompagner les territoires.
+21 emplois depuis 2017 jusqu’à ce jour.
388 écoles dans le département, en moyenne 111 élèves / école.
Nous sommes passés de 16 écoles à 1 classe à 8 pour cette rentrée. C’est pour nos collègues enseignants un soulagement.
A notre rentrée 2025, nous avons un taux d’encadrement de 20.6 élèves par classe. Il est en école maternelle de 20.9, et en élémentaire de 20.4 élèves par classe. Ces taux s’améliorent légèrement par rapport à l’année dernière (21 en maternelle et à 20,5 en élémentaire en 2024-2025).
Les élèves d’ULIS sont comptés en double (dans la classe et dans le dispositif).
Dédoublement GS CP CE1 réalisé à 100% avec donc un taux d’encadrement raisonnable. Le
plafonnement hors éducation prioritaire à 24, est réalisé à 95%.
86% de nos classes ont un effectif de 24 élèves ou moins (82% l’année dernière).
Sur la baisse démographique, tous nos territoires sont concernés (ruraux et urbains), les circonscriptions les plus marquées, N-1 ou à moyen terme, sont Chalons
ouest, Reims Sud et Vitry-le -François.
S’agissant des grandes villes (Châlons, Epernay, Reims et Vitry-le-François), il y a une baisse dans chacune de ces communes. Rapportée au « poids » de chaque
commune, la baisse est proportionnellement plus importante à Epernay qu’à Châlons.
-958 élèves au global et pourtant, 1/3 des écoles ont une évolution positive des effectifs.
Entre 1 et 24 élèves. Cela comprend la primarisation.
Constat
d’effectif 1er D privé sous contrat : 25 écoles
5709 élèves, en baisse de 50 élèves. Soit un taux d’encadrement de 24.7 élèves par classe.
Part du privé stable : 11% du public global.
Il y a un contrôle régulier des écoles privées sous contrat (8 contrôles cette année).
Le privé hors contrat : enseignement catholique, bilinguisme (dont Farman), Montessori : 6 écoles, avec 420 élèves.
Les effectifs sont stables. Contrôle normalement tous les 5 ans. Dans la Marne, c’est tous les 3 ans.
Dans la Marne, 92% de RPI : Organisation structurelle de qualité (remarque de l’IA DASEN à son arrivée dans le Département).
Maillage territorial moderne, robuste, pérenne. Il faut réfléchir et tendre à l’avenir vers des pôles éducatifs en lien avec le périscolaire.
SECOND DEGRÉ
Collèges publics : avec les
effectifs en ULIS, 20 830 élèves dans les 47 collèges publics. Les effectifs sont en baisse pour la première fois. – 194 élèves (la baisse dans le 1D atteint le 2D).
Le plus petit collège, Montmort-Lucy : 153 élèves / Le plus gros, Paulette
Billa, à Tinqueux : 720 élèves
Effectif moyen : 443 élèves.
18 collèges connaissent une évolution positive des effectifs : +1 à +36 élèves.
27 collèges avec baisse d’effectifs, de -1 à -44 élèves.
2 collèges avec stabilité parfaite.
Le taux d’encadrement s’améliore légèrement aussi bien dans le global que dans le réseau d’éducation prioritaire.
Dans le privé : baisse d’effectif depuis au moins 4 ans. 12 collèges, 5 745 élèves, – 44 élèves.
Taux d’encadrement : 27.62% (2 points d’écart, en plus par rapport au le public).
Lycées : général,
technologique, professionnel, polyvalent et post bac.
18 lycées publics : + 37 élèves (+0.2%)
Évolution positive plus nette dans la voie professionnelle + 77 élèves.
609 demandes de dérogations à l’entrée en 6ème.
471 satisfaites au titre des priorités.
Taux global de satisfaction : 77,34 %
Changement de régime pour l’instruction en famille (de déclaratif à demande d’autorisation).
Passés de 306 à 157 élèves (au titre de la santé ou du handicap, des activités sportives ou artistiques, itinérance des familles) : 101 dans le 1D / 56 dans le 2D.
Sur le motif caractères propres à l’enfant : 73,2 % refusées (91 demandes), 1 seul recours.
Les élèves faisant l’instruction en famille font l’objet d’un contrôle annuel pour savoir si l’élève est formé aux valeurs de la République ou susceptible d’être dans
une dérive sectaire.
La part du privé (sous contrat) dans le département ne bouge pas, taux stables :
– 1D : 11%
– 2D : 21%