Pour l’officialisation de la mise en place des réformes budgétaires il faudra attendre ! Les décisions seront prises à l’occasion du Conseil d’Administration exceptionnel qui se tiendra le 18 décembre prochain. Les mesures financières y seront votées formellement. Et sans réelles modifications ou nouvelles propositions pour sauver l’emploi, l’UNSA s’y opposera !
Aussi, nous tenons fermement à alerter les personnels de l’impact financier et social des annonces qui ont été faites à l’occasion de ce CA. La mobilisation des personnels est absolument cruciale dans cette phase on ne peut plus critique de la vie de l’agence et du réseau.
LES ANNONCES
- La Directrice générale de la mondialisation (DGM), Anne Grillo, a une nouvelle fois répété que : « l’urgence c’est le redressement budgétaire » et que « les Etablissements en Gestion Directe et les Conventionnés devront contribuer au coût réel du détachement ».
Nous apprenons alors qu’une nouvelle contribution plus progressive et assise sur les pensions civiles sera mise en place (prise en charge à hauteur de 35% en 2026 et 50% en 2027 dans le budget des établissements). - Dans le même temps, la hausse de la PFC qui avait été envisagée depuis juillet est, elle, écartée pour 2026.
Pour l’UNSA, même si l’abandon de la hausse de la PFC pourrait s’apparenter à une bonne nouvelle, il n’en est rien. La prise en charge plus importante des pensions civiles dans le budget des établissements ne fera qu’accroitre la pression sur les postes de détachés et sur les équipes de direction qui vont se retrouver pris en étau entre conserver ces postes ou les fermer pour la viabilité de l’établissement.
Au final, ces mesures ne sont guère rassurantes et continuent de faire porter la concentration du redressement financier sur les personnels détachés dont le coût va très nettement augmenter. Nous le dénonçons avec force, ces mesures auront de forts effets déstabilisateurs sur le budget des établissements et surtout un coût social catastrophique.
Nous rappelons surtout que la dimension humaine est absente des débats. La réforme va se faire à marche forcée sans prise en compte de la situation des personnels qui se sont dévoués au rayonnement de ce réseau.
- La DGM a confirmé sa proposition d’une plus grande contribution des établissements partenaires. Elle passerait de 2% à 2,5% pour les partenaires actuels et serait de 4% pour les nouveaux partenaires qui entreront dans le réseau.
En ce qui concerne l’UNSA, même si cette idée faisait consensus à l’occasion des « consultations », on se demande comment l’agence réussira à justifier cette différence de traitement. Et surtout, et c’est là l’essentiel, l’augmentation de ces contributions ne permettra pas de répondre aux enjeux budgétaires. Cette mesure reste insuffisante et ne permettra ni de sauver l’emploi ni de diminuer la pression sur les établissements.
- Il a également été annoncé que l’Agence, particulièrement au sein des Services Centraux, participerait aux efforts.
Pour l’UNSA, l’annonce d’une économie de 3 millions d’euros d’économies en Centrale est louable mais nous nous inquiétons en revanche sur l’annonce de la suppression de 10 postes en 2026. Quelles seront les personnels touchés par ces mesures ?
- La DGM a de nouveau insisté sur l’importance d’aboutir à la remontée de fonds (environ 20 millions « éparpillés » et bloqués dans le réseau).
Les remontées de fonds paraissent excessivement optimistes. C’est une vieille rengaine qui revient à chaque crise budgétaire que traverse l’Agence. Or ces difficultés n’ont jamais vraiment été résolues. La réforme de l’agence semble être un gage donné aux familles. Il nous parait néanmoins délétère de culpabiliser les personnels de l’agence qui travaillent au service du réseau.
- La DGM a une nouvelle fois mis l’accent sur une refonte en profondeur de l’organisation de l’AEFE : « L’agence doit se recentrer sur ce qui est aujourd’hui essentiel » (renforcement des capacités de pilotage, offre de service aux établissements, organisation et suivi des personnels).
Nous ne sommes pas opposés par principe aux mesures de réorganisation pour simplifier notre fonctionnement et offrir un service encore amélioré. Nous sommes en revanche beaucoup plus sceptiques sur les mesures qui n’ont que pour seul objectif les économies.
En somme, tout n’est pas dit des réflexions à venir sur les statuts des établissements Nous craignons que des établissements en gestion directe, fragilisés, soient déjà dans le collimateur. Nous le répétons depuis de nombreuses semaines, ces établissements sont maintenant clairement dans le viseur.
- Enfin, la DGM a tout de même abordé la question de l’aide qui sera apportée aux établissements et aux familles. D’une part, une demande a été faite à l’AEFE pour la mise en place de mécanismes d’accompagnement pour les établissements les plus fragiles. D’autre part l’enveloppe des bourses se doit de couvrir tous les besoins des familles pour que la réforme soit la plus neutre possible pour ces dernières.
Pour l’UNSA, ces mesures de solidarité sont évidemment les bienvenues. Mais dans la situation des finances publiques actuelle il parait idéaliste de parier sur une augmentation de certains budgets ou sur la mise en place de mécanismes de « sauvetage » d’établissements en péril.
Au-delà des politesses diplomatiques et des concertations évacuées prestement, nous restons lucides : la variable d’ajustement de cette réforme sera l’emploi ou le déconventionnement comme pis-aller. La défense de vos emplois reste et demeure notre seul cap syndical !!