Conseil d’administration de l’AEFE du 18 décembre 2025 : Des décisions lourdes de sens

Nous avons siégé ce jour au conseil d’administration de l’AEFE. Des décisions financières y ont été votées, et elles marqueront un tournant dans l’histoire de cette Agence. La réforme du réseau est lancée. Elle ne se résumera pas uniquement à un tour de vis financier mais affectera le réseau, sa gouvernance, ses personnels et les familles.

En définitive la consultation menée pendant 6 mois par la DGM n’a été opérée que pour la forme. Elle aura surtout mis largement sur la touche la dimension humaine de tous ces bouleversements. Ce n’est pas seulement un cataclysme budgétaire mais bien humain, personnel et familial souvent.

Nous en revenons donc au point de départ : l’Agence fera bien payer le poids des pensions civiles aux établissements. Seules les modalités diffèrent désormais avec l’ajout d’une nouvelle contribution, en plus de la PRRD (participation à la rémunération des résidents et détachés) qui existait déjà.

Ainsi les établissements en gestion directe (EGD) et les établissements conventionnés devront payer 35% du montant moyen de la part patronale des pensions civiles de tous les personnels détachés. Ce pourcentage sera réévalué à 50% pour l’année 2027. Pour les EGD, cette contribution entrera en vigueur en janvier 2026, pour les établissements conventionnés en juillet 2026.

Un seul – modeste – satisfecit : faire contribuer davantage les nouveaux partenaires à hauteur de 4% des frais de scolarité et d’inscription, et hausse de 0,5% pour les établissements partenaires actuels.

Ces nouvelles contributions financières demandées aux établissements sont trop lourdes et seront qui plus est inefficaces à garantir l’avenir du réseau qui passe par du refinancement public. Elles vont provoquer une hausse généralisée des frais de scolarité de 9% en moyenne mondiale et jusqu’à 25% dans certains établissements. Des écoles et lycées français vont être très vite en très grande difficulté financière. Les familles ont logiquement exprimé leurs craintes et leurs réserves vis à vis de ce désengagement de l’Etat. Les parlementaires s’inquiètent légitimement aussi. C’est un tour de vis budgétaire que l’on ne peut accepter en l’état.

En ce qui concerne l’UNSA, dès les premières annonces nous avons tiré le signal d’alarme sur les conséquences désastreuses qu’auraient une telle réforme. Nous le savons aujourd’hui, la mise en place de ces mesures provoquera de façon inéluctable un effet domino sur l’emploi : les déconventionnements vont se succéder et les fermetures de postes de détachés se multiplieront.

L’Agence a d’ailleurs déjà préparé ses instructions envers les établissements pour augmenter le nombre d’élèves par classe, supprimer des options, mettre en attente les projets immobiliers, et bien d’autres restrictions pour « maitriser la masse salariale ». En clair c’est notre qualité éducative qui est en danger, et cela n’est pas acceptable pour l’UNSA.

Enfin, comme si cela ne suffisait pas, nous apprenons à l’occasion de ce Conseil d’Administration que l’enveloppe globale de l’ISVL sera amputée de 4,5 millions (passant de 52 millions environ à 47,5 millions) pour « financer » la PSC. Ce sont alors des baisses mensuelles chiffrées entre 110 et 180 euros par mois. C’est la double peine pour nos collègues. Finalement comment considérer que ce n’est plus l’employeur qui prend en charge une partie de la complémentaire santé mais l’employé lui-même. La pilule devient plus qu’amère, les personnels paient plus cher pour une couverture santé moins protectrice. Ce qui était présenté comme une avancée sociale pour les personnels se retournent finalement contre eux.

Face à ce démantèlement annoncé, nous avons donc clairement réaffirmé nos positions.
Nous souhaitons une approche stratégique et solidaire pour le réseau et ses personnels.  La défense de tous les emplois doit être au centre de nos priorités. Les établissements en difficulté devront être soutenus. Nous n’admettrons pas l’affaiblissement de l’opérateur public.


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