Le SE-UNSA été invité le 11 juin 2025 à échanger avec M. Rouquié IA-IPR EPS dans la perspective du déploiement de l’application iPack EPS sur l’académie de Toulouse. Cette application a été développée par des P.EPS de l’académie de Créteil dans le but de centraliser toutes les données se rapportant à la gestion de l’EPS dans un EPLE (enquêtes ASNS-installations-demandes de formations de bassin…, compétences des enseignants, volontariat pour l’accompagnement de stagiaires, agendas, programmations, évaluations certificatives…). Pour l’année scolaire 2025-2026, 26 académies sur 32 l’ont déployée.
Le SE-UNSA fait remarquer que le principe d’une centralisation des différents outils de gestion de l’EPS semble intéressant mais fait aussi émerger de nombreuses questions et préoccupations que nous avons exposées :
- le retour d’expérience des académies ayant déployé l’application n’a pas été fait : quelle charge et quelle plus value pour les équipes ?
- l’utilisation de l’application doit rester facultative tant qu’elle n’est pas assimilée par les équipes comme un outil facilitateur : l’ergonomie de l’application doit permettre aux équipes de choisir les outils qui leur apportent une aide. M. Rouquié nous a affirmé que son utilisation ne sera pas obligatoire.
- les formations annoncées pour la familiarisation avec l’application, doivent être déployées sur le temps de présence dans l’établissement. Nous sommes dans une période où de plus en plus d’entreprises se posent la question de l’équité entre les hommes et les femmes notamment en remettant en cause le principe des réunions en fin de journée, à l’heure où les parents retrouvent leurs enfants. L’Education Nationale en développant les visios de formation ou d’information le soir ou pendant les vacances ne se pose pas la question de « Qui garde les enfants ? » ;
- le renseignement des items concernant l’organisation de l’EPS dans l’établissement ne doit pas être une source de conflit entre les collègues. Selon les concepteurs de l’application, si chacun en réalise une partie, la charge de travail induite est d’une heure par collègue. Cela pose 3 problèmes :
* cette charge varie forcément en fonction de la taille de l’équipe. C’est mathématique : 1h par collègue dans une équipe à 1 enseignant ne permet pas de renseigner le même nombre de rubriques qu’1 heure de travail par collègue dans un établissement à 10 enseignants ;
* cela remet en lumière le problème de l’IMP de coordination qui n’est pas attribuée de droit aux établissements ayant besoin de moins de 50h d’enseignement d’EPS : cette mise en évidence du travail administratif permettra-t-elle de justifier l’attribution de cette IMP aux collègues assumant seuls ou à un très petit nombre de collègues l’ensemble des charges d’organisation de l’enseignement ? Il n’est pas normal que le versement de cette IMP ou part d’IMP relève du bon vouloir du chef d’établissement et ampute l’établissement d’une partie de ses moyens d’autonomie ;
* à qui incombe la responsabilité des renseignements saisis si chacun peut intervenir en simultané, qu’est-ce qui justifie le versement d’une IMP de coordination ? N’est-ce pas la fin annoncée des IMP de coordination ? - les fiches des enseignants sont à renseigner par les enseignants eux-mêmes (porteurs de projets notamment) sans aucune certitude que les déclarations soient sincères. Quelle utilisation peut en faire le corps d’inspection ?
- les données rentrées ne doivent pas être utilisées pour comparer les établissements entre eux, les contextes étant très différents dans tous les établissements de l’académie
En résumé, la centralisation des données de gestion de l’EPS est une bonne idée qui restera une bonne idée si l’outil est une aide à la gestion pour les équipes et non une source de conflit interne ou avec le corps d’inspection pour les raisons qui sont exposées ci-dessus. Comme tout outil, ce n’est pas toujours l’outil qui pose problème mais bien l’usage que l’on en fait. Et le SE-UNSA restera vigilant quant à l’impact de cette mise en place.