Le SE-Unsa 35 a une nouvelle fois alerté l’administration sur les difficultés croissantes rencontrées dans le département concernant la prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers et les conditions de travail des personnels, en particulier des AESH.
Manque de places en ITEP et IME : un problème qui s’aggrave
Nous avons rappelé le manque criant de places en ITEP et en IME, qui conduit à l’accueil, dans les écoles, d’enfants présentant très jeunes des troubles graves du comportement. Cette situation pèse lourdement sur les équipes, sur les AESH et, bien entendu, sur les élèves eux-mêmes qui n’accèdent pas à l’accompagnement adapté dont ils auraient besoin.
Le Directeur Académique indique relancer régulièrement l’ARS et évoque l’existence d’une cellule de veille se réunissant toutes les deux semaines, ainsi que la création d’une classe de répit scolaire et de nouvelles ULIS. Malgré ces dispositifs, la situation reste extrêmement préoccupante.
Des orientations inadaptées qui fragilisent les équipes
Faute de solutions structurelles, certains élèves relevant de structures ITEP sont orientés en ULIS ou en classe de répit scolaire. Ces décisions créent des conditions pédagogiques ingérables, faussent les ratios d’encadrement et mettent en difficulté les personnels, qui se retrouvent seuls face à des situations nécessitant une expertise spécialisée.
Le SE-Unsa 35 renouvelle donc sa demande d’ouverture d’un groupe de travail intersyndical sur l’école inclusive, indispensable pour poser les problèmes collectivement et construire des réponses sérieuses.
AESH agressée : un exemple alarmant de gestion inacceptable
Nous avons également présenté une situation récente particulièrement symptomatique : une AESH frappée par un élève autiste, aujourd’hui en état de choc post-traumatique, et engagée dans une démarche de reconnaissance en accident du travail.
Malgré un rendez-vous avec l’IEN ASH et l’IEN de circonscription, aucune solution n’a été proposée. L’administration lui demande de reprendre la mission dans les mêmes conditions alors qu’elle n’intervient dans cette école qu’à 25 %. Le refus de la déplacer, compte tenu de son traumatisme, interroge profondément la prise en compte de la souffrance au travail.
Pire encore, certains propos tenus lors des échanges sont profondément choquants, notamment :
« Comme c’est un enfant autiste, on ne peut pas vraiment parler d’agression… Et imaginez si on devait déplacer toutes les personnes qui se font frapper ! »
Ces paroles, indignes et contraires à toute culture de prévention, banalisent la violence et nient la réalité du traumatisme vécu par les personnels.
Nos exigences : respecter les personnels et garantir leur sécurité
Le SE-Unsa 35 exige que :
la violence ne soit jamais minimisée ni excusée ;
la dignité et l’intégrité des personnels soient respectées ;
les réponses institutionnelles soient à la hauteur des risques psychosociaux ;
les IEN soient formés à la gestion de crise et à la prise en compte du traumatisme.
Nous réaffirmons que l’être humain doit rester au cœur des décisions. Les personnels ne peuvent plus être exposés à de telles situations sans soutien ni considération. Une politique réellement inclusive ne peut exister sans des moyens adaptés, une écoute réelle des équipes et une volonté commune de construire un cadre de travail sécurisé et respectueux.