Billet d’humeur d’une AESH à Rennes

Aujourd’hui, je suis en colère. Une colère froide, celle qu’on ressent quand on se sent méprisé dans son travail, invisible dans un système qui devrait pourtant défendre l’inclusion et le respect de chacun.

Comme beaucoup d’AESH, je complète mes heures avec les temps du midi : j’accompagne les enfants notifiés pendant la pause méridienne, pour qu’ils puissent, comme les autres, déjeuner à la cantine et profiter d’un temps de détente. C’est un moment important, pour eux comme pour nous.

Mais aujourd’hui, la situation a franchi un cap inacceptable.
Nous étions sept absents ce midi. Résultat : je me retrouve à faire l’appel pour toute une classe, assurer le retour en classe, remplacer un collègue absent, tout en m’occupant de l’enfant notifié à la cantine. Et pour couronner le tout, j’ai dû laisser cet enfant seul à la fin de son repas, faute de moyens humains disponibles.

Je suis désabusée. Comment la ville de Rennes peut-elle fermer les yeux sur de telles conditions ?
Il me semble — sauf erreur — que les collectivités locales perçoivent des subventions pour l’accueil de ces enfants à besoins particuliers. Des animateurs référents sont censés être en place pour assurer ce rôle auprès d’eux sur les temps périscolaires. Alors pourquoi, sur le terrain, ce sont encore les AESH qui se retrouvent à pallier les manques, à cumuler les fonctions, à faire tenir le système à bout de bras ?

Ce midi, j’ai eu l’impression que la ville de Rennes profitait de notre dévouement. Nous faisons ce travail avec cœur, par conviction, mais cela ne doit pas servir de prétexte à tout accepter.

Il est temps que les responsabilités soient clarifiées, que les moyens soient réellement mis en place, et que notre travail soit reconnu à sa juste valeur.
Parce qu’aujourd’hui, à force de tout encaisser, on finit par s’épuiser.


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