Nos conditions d’exercice se dégradent. Ce n’est pas nouveau. Les difficultés identifiées sur le terrain (effectifs élevés, manque d’AESH, quasi disparition des services civiques…) entrainent un épuisement physique et mental.

Mais un mal se renforce inexorablement : le sentiment de culpabilité face à une situation concernant le champ de l’inclusion, et en particulier les signalements à la MDA*. Nous sommes la plupart du temps auto-formés en matière d’accueil d’élèves relevant du handicap. Malgré cela, nous nous appliquons à repérer les situations nécessitant les compétences de la MDA.

Mais voilà, on nous dit que nous « signalons trop » les situations de handicap éventuelles de nos élèves.

Signaler trop…

Intéressant…

Pourtant, on ne remplit pas un GEVASCO par plaisir. Ce n’est que la dernière étape d’un long processus commençant par l’analyse des difficultés de l’élève et se poursuivant par les essais et recherches d’adaptation en classe, le signalement au RASED, les rencontres avec les parents, les équipes éducatives … Quand toutes ces mesures apparaissent insuffisantes au regard des troubles ou difficultés de l’élève, le GEVASCO est l’ultime signalement. Il constitue une suite logique et un espoir de donner toutes les chances possibles de réussite aux élèves concernés.

Restreindre ces signalements nous laisse donc démunis, enfermés dans des injonctions contradictoires et saisis d’un sentiment de culpabilité. Tout l’intérêt de notre démarche est battu en brèche pour une unique raison : l’impossibilité pour l’Education Nationale de mettre en œuvre les préconisations de la MDA parvenant aux familles via les notifications.

Finalement, c’est bien nous, les enseignants, qui nous retrouvons en situation psychologique et morale difficile.

Nous sommes en première ligne…

 

Le traitement des demandes liées au handicap handicap ne se gère pourtant pas comme celles de la « prime rénov’ » ou le « bonus écologique » : il n’est pas concevable que l’Institution demande une réduction du nombre de signalements au motif qu’elle n’a pas les moyens de mettre en œuvre ses propres préconisations. Nous parlons d’élèves et de la capacité de l’Education Nationale à prendre en charge et accompagner chaque élève, argumentaire pourtant très présent dans la communication du ministère vers les parents et la société en général.

 

Nous avons le sentiment que le système fonctionne « à l’envers » va contre la prise en charge nécessaire au bien-être des élèves.

Les impacts moraux et psychologiques sont énormes, les conséquences sur la motivation extrêmement négatives.

Le SE-Unsa Loiret dénonce ces demandes hors sol de la hiérarchie de limiter le nombre de GEVASCO.

Le SE-UNSA Loiret refuse que les enseignants deviennent de la « chair à canon » dans un système éducatif qui maltraite les élèves et les personnels.

 

* MDA : Maison De l’Autonomie, ex MDPH


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